Conjoncture & contexte

Conjoncture et contexte international

Conjoncture et contexte international

Dès le second semestre 2021, le cours du brut est reparti à la hausse sous l’effet de la reprise de la demande mondiale. Entraînées par cette dynamique, les marges de raffinage ont progressé au deuxième semestre. Dans les décennies à venir, les produits pétroliers issus du raffinage sont appelés à continuer à jouer un rôle important dans le mix énergétique.

La pandémie de Covid-19 a entraîné des changements rapides dans les comportements : du recours au télétravail à la baisse du trafic aérien d’affaires comme de loisirs. Dans le même temps, la Commission européenne met en place son « pacte vert européen » et son paquet climat intitulé « Fit for 55 » dont l’objectif est d’adapter les politiques de l’Union Européenne en matière de climat, d’énergie, de transport et de fiscalité en vue de réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 1990. La plupart des scénarii (exemple : l’IEA dans le World Energy Outlook 2021) vers la neutralité carbone prévoient un déclin progressif de la demande mondiale en produits pétroliers, principalement dans le transport terrestre, le chauffage et la production d’énergie, laissant entrevoir que le pic de la demande mondiale en pétrole brut surviendra plus tôt qu’initialement prévu.

Dans ce monde en mutation, le pétrole continuera cependant à jouer un rôle irremplaçable dans le mix énergétique des prochaines décennies, en particulier pour les usages où il représente l’énergie ou la matière première les mieux adaptées comme notamment la pétrochimie. L’ensemble du secteur est fortement mobilisé pour accompagner une trajectoire possible vers la neutralité carbone d’ici 2050, en cohérence avec l’ambition européenne et les objectifs de l’Accord de Paris. Atteindre cet objectif ambitieux va toutefois nécessiter non seulement des politiques gouvernementales et des mesures législatives plus concrètes, mais aussi de la part de chacun des changements de comportement majeurs.

Une reprise graduée mais vigoureuse de l’économie mondiale

Après une chute brutale au premier semestre 2021 dû au ralentissement économique lié à la pandémie, les cours du pétrole brut sont repartis à la hausse sous l’effet de la reprise progressive de la demande, notamment en Chine puis dans les pays de l’OCDE. Des tensions au sein de l’OPEP autour des quotas de production ont aussi contribué à la tendance haussière. En juillet 2021, l’accord entre les membres de l’OPEP+ mais aussi les incertitudes quant au rebond structurel de l’économie stabilisent le brut aux alentours de 70 dollars par baril. Les cours du baril de pétrole ont ainsi retrouvé leur niveau d’avant la pandémie et ont même atteint en fin d’année des niveaux qui n’avaient plus été observés depuis 2014, juste en dessous de 100 dollars par baril.

Cours du pétrole brut
Source : Ufp Energies et Mobilités
Incertitudes et opportunités pour le raffinage

Malgré le rebond de la demande en produits pétroliers observé depuis le second semestre 2021 dans le sillage de la reprise économique, le secteur du raffinage reste structurellement en surcapacité de production, ce qui pèsera inévitablement à l’avenir sur les marges de raffinage dans un contexte d’accélération du déclin de la demande. L’industrie du raffinage se doit donc d’être porteuse de solutions pour accompagner la neutralité carbone visée à l’horizon 2050. La façon dont la transition énergétique s’organise au niveau de l’Europe et de ses états membres (Accord de Paris, pacte vert européen) conduit par ailleurs à des ambitions renforcées et à une pression réglementaire croissante.

Marges de raffinage en progression en 2021

La marge brute indicative de raffinage carburant et combustible publiée par la direction générale de l’Énergie et du Climat (DGEC) du ministère de la Transition écologique et solidaire s’est élevée à seulement 14 €/tonne en moyenne pour l’année 2021 contre une marge de raffinage de 11 €/tonne en moyenne pour l’année 2020.

Marge brute
de raffinage DGEC
moyenne 2011-2021 :
25€/t
Source : Diretion Général de l’Énergie et du climat

Cette situation de marges brutes de raffinage très basses provenait d’un sur-approvisionnement du marché des produits pétroliers lié à la forte baisse de la consommation résultant de la pandémie et des différentes périodes de confinement qui aggravait ainsi la situation de surcapacité de production du raffinage européen. L’augmentation de la marge de raffinage observée sur le second semestre de l’année 2021 découle de la reprise économique dans un contexte de bonne diffusion de la vaccination et de recul épidémique. Au second semestre, la demande repart à la hausse et entraîne les marges dans son sillage (22 €/tonne, en moyenne, au cours de second semestre).

Marge brute
de raffinage DGEC 2021

(en euro par tonne)

Source : Diretion Général de l’Énergie et du climat
Des sources d’énergies complémentaires dans le mix énergétique des décennies à venir

La baisse des émissions des procédés industriels et des émissions de gaz à effet de serre constitue, plus que jamais, un objectif essentiel dans les économies du monde entier. Les produits pétroliers issus du raffinage vont, selon toute probabilité, continuer à jouer un rôle important dans le mix énergétique des prochaines décennies pour accompagner la transition, en particulier pour le transport commercial ou la pétrochimie. Malgré une baisse sensible de la consommation des énergies fossiles, l’agence internationale de l’Énergie prévoit que la part du pétrole devrait passer de 31 % à 23 % du mix énergétique mondial d’ici à 2040, ce qui correspond à une décrue très progressive.

La transition énergétique impose d’abandonner progressivement un système énergétique relativement abordable basé sur les hydrocarbures solides, liquides et gazeux. Ceci représente un défi immense à relever, car ce système est le fondement de nos économies modernes. Il est donc crucial pour réussir cette transition de n’exclure aucune solution technique et de travailler à l’innovation. Une transition efficace et ordonnée sera essentielle, non seulement pour atteindre les objectifs climatiques ambitieux, mais aussi pour assurer la sécurité énergétique du pays et prévenir l’extrême volatilité des prix.

Évolutions du marché français des carburants

Sur l’ensemble de l’année 2021, la consommation de produits pétroliers a atteint 67 millions de tonnes en hausse de 8 % par rapport à l’année 2020.

La demande de carburants routiers a augmenté de plus de 13 % par rapport à 2020, avec une progression de 21 % pour les supercarburants et de 11 % pour les gazoles. La demande en carburéacteurs a repris progressivement, avec une augmentation de 9 % en 2021 qui fait suite à une baisse de plus de 55 % en 2020.

+13,2%, hausse des livraisons de carburants routiers en France

Le marché des produits pétroliers évolue, en particulier à cause du renouvellement du parc automobile qui voit la part des véhicules diesel et essence diminuer au profit des véhicules hybrides rechargeables (+ 10 %) et tout électriques (+ 13 %). En 2021 les véhicules diesel ne représentent plus que 19 % des ventes alors qu’ils représentaient plus de 75 % des ventes il y a dix ans. Malgré une forte remontée, jusqu’à représenter 60 % des ventes, les ventes de véhicules essences ont été réduites de moitié en deux ans.

Évolution
de s consommations
de carburants
et combustibles en France

(en millions de tonnes)

Source : Comité Professionnel du Pétrole Bulletin mensuel du 18 février 2022
Esso, porteur de solutions énergétiques et de technologie

Dans la transition énergétique qui se déploie, notre industrie est porteuse de solutions concrètes comme, par exemple, les carburants liquides bas carbone, l’utilisation de l’hydrogène bas carbone ou de la biomasse, ou encore le captage et le stockage du CO2. La transition énergétique nécessite de recourir à toutes les solutions techniques et formes d’énergies durables. Ainsi, il convient de ne pas opposer les différentes sources d’énergie les unes aux autres, chacune ayant un rôle à jouer dans cette transition pour l’atteinte d’objectifs climatiques ambitieux.

Un engagement concret :

-Un des projets du groupe a été lauréat du plan France Relance dans la catégorie « Efficacité énergétique et décarbonation des procédés ».

-Le groupe a signé un protocole d’accord avec la société Air Liquide pour l’étude de l’approvisionnement en hydrogène renouvelable.

-Le groupe a signé un protocole d’accord avec d’autres industriels pour étudier le développement d’une infrastructure de captage et de stockage du CO2 sur l’axe Seine.

-La raffinerie de Gravenchon a obtenu la certification ISCC (International Sustainability Carbon Certification) qui lui permettra de traiter des alimentations renouvelables et fabriquer des carburants liquides bas carbone.

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